Ce problème, d'aussi loin que je me souvienne, je le trimbale depuis toujours. J’ai 24 ans et depuis que je suis tout petit, je suis incapable d'avoir confiance en quelqu'un, car j'ai toujours peur qu’on finisse par me trahir, me mentir et me faire du mal.
Au quotidien ça ne me pose généralement pas de problème, ou en tout cas je sais le gérer. Vu que je n'accorde pas beaucoup d'importance à la plupart des gens, ou en tout cas que je ne m'ouvre pas totalement à eux, je n'ai pas peur que ces personnes me fassent du mal.
Je suis en bon terme avec mes collègues, ma famille, mes copains, mes copines mais je ne me livre pas assez à eux pour leur laisser du pouvoir sur moi. C'est comme ça que je me mets à l'abri. Ça marche globalement avec 99% de la population qui m'entoure.
Soit quasiment tout le monde excepté... ma petite amie.
Avec elle, impossible d'être impassible, raisonné, logique. Mon esprit vagabonde toujours, s'attendant aux pires scénarios. Et petit à petit tout ça bouffe notre quotidien.
Contrairement à d'autres, je n'ai pas peur de l'abandon, bizarrement même je dirais. Non je ne me demande pas si elle va me quitter ou partir loin de moi. Non, mon obsession c'est le mensonge.
J’ai juste peur qu'elle me mente, qu'elle se fiche de moi, qu'elle dise ne convoiter aucun autre garçon alors que si, qu'elle dise ne fricoter avec personne alors que si, n’être attirée par personne, n'avoir embrassé, couché avec personne alors que si etc.
Si elle m’annonçait qu'un autre garçon lui plaisait, je ne serais pas triste, je serais capable d’être pragmatique. Mais si je l'apprenais à mes dépens, cela me dévasterait.
Pour éviter de subir tel outrage, j'essaye de tout anticiper. Au départ, c'était juste des questions "c'est qui cet ami ?", "tu as déjà été attiré par un autre ?", "tout va bien entre nous ?", puis j'ai commencé à analyser ses moindres faits et gestes, ses humeurs, ses paroles, pour essayer de déceler une étincelle qui m’éviterait de subir un incendie, paniquant dés qu’elle n'avait pas le moral ou avait l'air songeuse.
J'en suis allé jusqu'à fouiller son téléphone, plusieurs fois. Evidemment, je n'ai rien trouvé de concret, mon esprit a tourné de la manière qu'il voulait les quelques messages très légèrement ambigus qui traînaient. Mais rien qui donne vraiment d’eau à mon moulin et au lieu de lâcher l'affaire, je me dis juste que ça devait être caché ailleurs.
Au moment où j'écris ces lignes, nous sommes le 31 décembre, pas de soirée de nouvel an pour moi car je suis de garde à l’hôpital, ma copine passe la soirée avec ses amies et un groupe de garçons, amis de l'une d'elles. Et j'ai peur, j'ai la boule au ventre, je redoute qu'il se passe quelque chose. Et encore une fois, je ne sais pas pourquoi.
Je ne sais pas comment me sortir de cette spirale, j'aime cette fille et je sais qu'elle m'aime, mais il m'est impossible de me sortir de l'esprit l'idée qu'elle me fera du mal un jour et je suis incapable de savoir pourquoi. Je ne comprends pas pourquoi je n'accepte pas l'idée que quelqu'un puisse être honnête et sincère avec moi, même quand rien n'indique le contraire.
Ce problème a déjà gâché en partie ma précédente relation. J'ai beaucoup cherché d'où cela venait. Est-ce que c'était mon enfance difficile où j'étais souvent seul, délaissé dans la cour de récré ? De ma première copine qui m'a quitté et m’a avoué être sortie avec moi seulement pour essayer de faire jalouser son ex ? De la naissance de ma sœur, que j'ai mal vécue étant petit, moi qui étais le seul enfant de la famille et qui allais devoir partager l'attention ? Ce sont les seuls événements "traumatisants" qui pourraient être liés.
J'ai déjà exploré la piste du manque de confiance en moi, à travers le livre de Christophe André "Imparfaits, libres et heureux : pratiques de l'estime de soi", qui m'a beaucoup aidé à rationaliser mes dérives mais pas à y mettre fin.
Je cherche donc des conseils, des vécus similaires, des avis, des suggestions sur ma situation, qu’ils soient gentils ou non, tant qu’ils sont constructifs.
Je vous remercie par avance de votre lecture et du temps que vous consacrerez à mon problème.